Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, l'art des Mines n'avait guère brillé en France : quelques souverains, ministres ou conseillers avaient cependant fait quelques efforts, hélas sans lendemain. Charles VI avec ses lettres patentes de 1413, accordant des privilèges et donc des devoirs aux propriétaires de mines et aux mineurs, Louis XI et son "Ordonnance sur l'exploitation des Mines dans le royaume" de 1471, Henni IV avec ses Edits de 1597, 1601, 1604, Colbert entre 1679 et sa mort. Cependant à la fin du règne de Louis XIV, liberté absolue était redonnée à tout propriétaire du sol d'exploiter le sous-sol d'où une multiplicité d'exploitations minuscules et désastreuses.
Il faut attendre 1739 et la reprise en main des Mines et des Ponts et Chaussées par le grand intendant que fut Trudaine, pour trouver une véritable politique minière. L'arrêt de janvier 1744 exprime clairement ce principe essentiel du droit minier fiançais, l'indépendance de la propriété du sol avec celle du sous-sol qui ne peut être exploité qu'après autorisation de l'État. Cet arrêt établit de plus un véritable règlement technique des exploitations minières.
Mais pour avoir des mines. il faut disposer d'ingénieurs et de techniciens sans devoir toujours s'adresser à des étrangers (surtout d'Europe centrale) comme c'était l'habitude. Ces ingénieurs seraient seuls capables d'organiser ce qui allait devenir en moins de cent ans la "grande industrie" et pourraient aider à la transformation de l'Art des mines en véritable science. Créant un environnement intellectuel favorable, les traités, les traductions d'ouvrages sur la recherche et l'exploitation des mines, les relations de "voyages minéralogiques" se multiplient. Dès 1766, les concessionnaires de mines sont taxés pour l'entretien de la "future" École des mines. L'année suivante, Guettard aidé bientôt de Monnet commence l'inventaire des ressources minières du royaume, amenant les travaux de Jars, de Gensanne, de Grignon, Schreiber. En 1778, Sage (portrait ci dessus), minéralogiste "distingué", chimiste médiocre mais bon promoteur réussit à faire créer à la Monnaie où il s'installe fastueusement avec ses collections dans le grand salon, une École publique de minéralogie et de métallurgie docimastique dont il occupe l'unique chaire. Par cette École, par les cours "fleuris" qu'il sut donner aux "amateurs de qualité", il contribua à créer un climat favorable à la création de l'École des Mines, d'où l'arrêt rendu par le Conseil d'État du Roi le 19 mars 1783 :
« Le Roi étant informé que l'art de découvrir & d'exploiter des Mines, n'a pas fait dans son Royaume les progrès dont il étoit susceptible que, dans le nombre de ceux qui ont obtenu des concessions, les uns n'en ont fait aucun usage, d'autres y ont employé, sans fruit, des fonds considérables ; & que ceux qui ont réussi, n'en ont pas tiré tout le profit qu'ils devoient en attendre, par la difficulté de trouver des Directeurs intelligens : Sa Majesté s'est fait rendre compte des différens moyens qu'on pourroit employer pour exciter un genre d'industrie dont les États voisins retirent de si grands avantages & elle a reconnu que ce n'étoit pas assez de donner des encouragements à ceux qui voudroient se livrer à la recherche & exploitation des Minéraux, qu’il falloit encore former des sujets pour conduire les ouvrages avec autant de sûreté que d'économie c'est par ces motifs que Sa Majesté a résolu d'établir une École de Mines... »
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